Le directeur de l’institut national de santé publique, le Pr Abderezak Bouamara, a annoncé le lancement d’une enquête nationale sur la violence faite aux femmes au courant de l’année 2024, lors de la journée de sensibilisation et d’information organisée à l’INSP, à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de lutte contre la violence faite aux femmes célébrée chaque année.
Cette enquête, a- t-il souligné, a pour objectif de récolter les données sur le terrain afin de donner une estimation réelle de ce fléau et identifier les facteurs de risques. « je rappelle que l’INSP dispose d’un système de surveillance et de quelques donnée relatives à cette violence. Ces dernières doivent être compléter à travers une enquête nationale tout en identifiant les facteurs déterminants de cette violence », a- t-il indiqué. Il a fait savoir que « c’est à l’issue de ces données que l’on peut mettre en place un programme de prévention et initier des actions afin de lutter contre les facteurs de risque ».
Les données épidémiologiques des violences faites aux femmes sont en nette progression ont affirmé les spécialistes lors de cette journée de sensibilisation et d’information des personnels de la santé.
« Malheuresement, il y a une nette augmentation du nombre de cas avec trois à cinq consultantes par jour et par service », a déploré le Pr Mohamed Belhadj chef de service de Médecine Légale au CHU Mustapha Bacha. Le problème de l’identification de signalement des cas et la numérisation du secteur de la santé ont été évoquées avec insistance. « Le secteur de la santé doit s’y mettre pour ce qui est de la numérisation pour avoir des données réelles et exploitables concernant ces violences faite aux femmes », a indiqué le Pr Belhadj en soulignant « la relation très étroite entre la toxicomanie et la violence faite aux femmes. C’est un phénomène réel et inquiétant d’où l’intérêt d’une coordination entre tous les intervenants».
Le nombre de feminicides ne cesse d’augmenter dans notre pays a alerté Mme Dalila Djerbal, sociologue et présidente du réseau Wassila pour l’accompagnement des femmes victimes de violences.
Pour elle, il est urgent de lancer des actions pour « arrêter ce désastre social » et d’appeler à la publication des textes d’application de la loi relative à la violence.
Djamila Kourta