Entretien- Adda Bounedjar
Le Pr Adda Bounedjar, chef de service d’oncologie médicale au CHU de Blida, et Président de la société algérienne de formation et de recherche en oncologie (SAFRO) revient sur la mission et les objectifs de la nouvelle instance présidentielle de prévention et de lutte contre le cancer dont il est coordinateur.
Props recueillis
par Djamila Kourta
Vous êtes désigné par le Président de la République coordinateur de la feuille de route de l’Instance présidentielle de prévention et de lutte contre le cancer qu’il vient d’annoncer. En quoi consiste cette initiative?
A.Bounedjar : Tout d’abord, je tiens à remercier le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune, de m’avoir désigné comme coordinateur pour la mise en œuvre de la feuille route de cette nouvelle initiative basée sur la prévention et la lutte contre le cancer. Il s’agit d’une instance constituée de nombreux professeurs qui seront chargés de la mise en œuvre de cette feuille de route dans le cadre d’un travail de commissions et sous commissions. Je rappelle que le cancer est en augmentation dans notre pays. Actuellement, l’incidence du cancer, toutes localisations confondues, est de plus de 50.000 nouveaux cas par an et les experts prévoient d’ici à 2040 une incidence entre 90.000 à 100.000 nouveaux cas. La prévention est le moyen efficace de prévenir certains cancers et réduire la mortalité
Que comporte cette feuille de route ?
A.Bounedjar: Plusieurs axes sont inscrits dans cette feuille de route. Il est question d’abord d’évaluer l’état des lieux du cancer en Algérie, axer le travail sur une approche préventive, améliorer le diagnostic précoce et le parcours de soins du patient et enfin développer la recherche en oncologie. Tous ces axes seront étudiés afin d emettre en place une stratégie de prévention et d elutte contre le cancer.
L’annonce phare du message du président est aussi l’augmentation du budget du fond cancer qui est passé de 7 milliards de dinars à 33 milliards de dinars à partir de 2024. Le président a également allouer la recette du fond cancer estimé à 70 milliards de dinars pour la lutte contre le cancer.
Un programme de dépistage de masse notamment le cancer du sein concernera 2,2 millions de femmes ?
A.Bounedjar: Effectivement, il est important, aujourd’hui, de mettre en place un programme national de dépistage et des études épidémiologiques des cancers prévalent tels que le cancer du sein, le cancer du poumon, les cancers colorectaux et le cancer du rein, sachant les cas de cancer arrivent chez nous aux stades trois et quatre. Il faut savoir que la prévention contribue à la réduction de la mortalité à raion de 20%, à l’amélioration de la survie qui est chez nous de 77%, à cinq ans, pour le cancer de sein alors qu’elle est de 98% ailleurs dans le monde. Pour ce faire, il est important d’améliorer le diagnostic précoce, le dépistage et le parcours de soins des patients.
La SAFRO a lancé des études épidémiologiques. Quelles sont les localisations concernées?
A.Bounedjar: Une étude sur le cancer du Cavum a été effectivement lancée par la SAFRO et plusieurs autres études épidémiologiques seront lancées d’ici la fin de l’année. Il est aujours’hui important d’effectuer ces études pour récolter des données et des informations relatives à ces pathologies car sans la data ,on ne peut pas developper la Recherche dan notre pays.
D.K