Un registre national de la Neuromyélite optique (NMO) sera désormais mis en place à l’issue de son enregistrement sur la liste des pathologies rares élaborée par le ministère de la santé.
Le Pr Smail Daoudi chef de service Neurologie au CHU Mohamed Nedir de Tizi-Ouzou s’est félicité de cette avancée qui permettra une meilleure prise en charge des patients », a-t-il déclaré, mardi, lors du Media training de Roche organisé au profit des journalistes. Pr Daoudi a rappelé que cette maladie a été longtemps considérée comme une forme de sclérose en plaque alors qu’elle se manifeste par des mécanismes différents de la SEP. « Il s’agit d’une maladie auto-immune rare qui fait partie des maladies inflammatoires démyélinisantes. Elle touche les nerfs optiques et/ou la moelle épinière et affecte beaucoup plus fréquemment la femme que l’homme dès 40 ans », a-t-il souligné. Ce qui n’est sans conséquences sur la vie quotidienne des patients. « Elle provoque un handicap visuel et troubles sensitifs et moteurs, tétraplégiques», a-t-il expliqué tout en rappelant que la NMO est une maladie à part entière qui nécessite une approche et une prise en charge spécifique. Pr Daoudi a également fait savoir que les avancées en recherche biologique ont contribué à l’amélioration du diagnostic et les options thérapeutiques. La recherche du marqueur AQP4 spécifique du trouble du spectre de la neuromyélite grâce à une prise de sang permet de poser le diagnostic . « Ce qui permet également de distinguer entre la neuromyélite optique de la SEP ». Quant à la prise en charge thérapeutique, le Pr Daoudi a indiqué que des traitements permettant de réduire les poussées dans une approche particulière notamment l’association des corticoïdes et plasmaphérèse », tout en insistant sur la sensibilisation des ophtalmologues et les orthopédistes à orienter les patients vers l’hôpital pour éviter la rechute et les séquelles. « On peut changer l’histoire de cette maladie », a- t-il dit.
Nassima Hecham, neurologue, chef de service à l’hôpital Ait Idir et coordinatrice du Comité des maladies neuro-inflammatoires, au niveau du de la Santé a affirmé que l’enregistrement de la NMO sur la liste des pathologies rares pour permettra d’améliorer le diagnostic et la prise en charge de cette maladie. La problématique dans notre pays est le retard dans le diagnostic de cette maladie qui touche les jeunes adultes », a-t-elle signalé tout en mettant en avant les séquelles qui engendrent des handicaps.
Djamila Kourta