L’élimination des hépatites d’ici l’année 2030 est un objectif fixé par de nombreux pays engagés dans la lutte contre les hépatites virales notamment l’hépatite B et C, une menace de santé publique.
Pour y arriver, les états adoptent des stratégies nationales de lutte contre ces maladies à travers la vaccination contre l’hépatite B, la sensibilisation, le dépistage et le traitement dont la guérison est estimée à plus de 90% pour l’hépatite C.
l’Algérie est un pays à moyenne endémicité, a rappelé le Pr Nabil Debzi, gastro-entérologue, chef de service au Chu Mustapha Bacha, lors du Beker Media Training consacré à la thématique , les hépatites : comprendre, agir et prévenir . Il signale que l’élimination des hépatites passe obligatoirement par l’amélioration de la couverture vaccinale qui doit atteindre 90% d’ici 2030 . Mais pas que. Pour faire barrière aux hépatites, a-t-il indiqué, il est aussi important d’agir pour réduire les risques liés aux transfusions sanguines et aux méfaits du matériel d’injection notamment chez les utilisateurs des drogues par injection (UDI). Il signale également que pour contribuer à l’élimination de la transmission mère enfant, il est recommandé de procéder au dépistage de l’hépatite B chez toutes les femmes enceintes durant le premier trimestre de grossesse. « Ainsi un traitement sera administré et le nouveau -né sera vacciné », a-t-il indiqué. Pr Debzi appelle également à lutter contre certains facteurs de risque telle que l’obésité qui est à l’origine de la stéatose hépatique et d’autres complications.
Revoir la politique de dépistage dans notre pays est le moyen de faire reculer les infections, selon Pr Debzi et de souligner que « le dépistage de masse nous aidera à diagnostiquer plus de personnes et à les traiter. Les médicaments sont fabriqués localement, disponibles et efficaces. De nouveaux traitements avec moins d’effets secondaires seront également sur le marché algérien au courant de 2024 », a-t-il ajouté en précisant que l’Algérie est une zone de moyenne prévalence avec une concentration de l’hépatite B au sud dont l’incidence diffère d’une wilaya à une autre et l’hépatite C au nord du pays.
L’hépatite B pose un sérieux problème de santé publique a confirmé M. Abdelhamid Boualag, président de l’association SOS hépatites. « Le nombre de cas d’hépatite B ne cesse d’augmenter ces dernières années notamment dans le sud du pays. Un nouveau défi auquel nous faisons face», a-t-il noté.
Il plaide pour le Renforcement des campagnes de sensibilisation à travers tous les moyens de communication avec l’aide des médias, l’élargissement de la vaccination à d’autres tranches d’âges afin de lutter contre ces maladies.” Ce qui nous permettra d’éliminer les deux virus d’ici à 2030″, a t-il ajouté.
Djamila Kourta