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La DMLA et la rétinopathie diabétique : Des pathologies oculaires qui méritent une attention particulière

 

 

La dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA) et la rétinopathie diabétique sont les pathologies les plus fréquentes à provoquer la cécité. Principalement causées par le diabète et le vieillissement , ces affections représentent un véritable problème de santé publique, selon des spécialistes en ophtalmologie.

La DMLA est une pathologie de l’œil qui se manifeste par le vieillissement de la rétine. Elle touche la population âgée de plus de 60 ans, et parfois elle survient à partir de l’âge de 50 ans. C’est la première cause de perte de vision dans les pays industrialisés, indique Pr. Soraya Mouaki Benami, ophtalmologiste  et chef de service au CHU Mustapha Bacha. Elle souligne qu’en Algérie, c’est la cataracte qui est la plus fréquente, mais la DMLA commence à devenir importante dans la prise en charge.

De plus en plus de personnes dans le monde sont touchées par la DMLA, en raison de plusieurs facteurs liés aux changements des habitudes de vie, à la génétique, au tabagisme, à l’obésité, à l’hygiène de vie, à l’exposition aux lumières bleues, etc. Le Pr Mouaki recommande une hygiène de vie saine et une nutrition riche en légumes, en acides gras insaturés, en oméga-3 et en antioxydants. « Bien qu’il existe des traitements (le traitement atrophique, qui consiste en la rééducation de l’œil, et le traitement de la DMLA exsudative), la DMLA n’est pas guérissable car les cellules sont détruites », précise-t-elle. En termes de diagnostic précoce, elle estime nécessaire de faire un examen du fond d’œil à partir de 45 ans. « Le patient peut, d’abord, effectuer un test chez lui en fermant un œil et en essayant de voir avec l’autre. En cas d’anomalie dans la vision, il faut consulter », conseille-t-elle.

En Algérie, aucune enquête depuis 2008

La perte de vision est le troisième handicap mondial, après l’anémie et la perte auditive, selon l’OMS. « En 2020, plus de 300 millions de personnes avaient une déficience visuelle modérée à sévère et 43 millions étaient aveugles », indique l’OMS. Ce chiffre pourrait atteindre, selon les experts, 1,8 milliard de personnes dans le monde d’ici 2050, soit une augmentation de 65 %. Selon la même étude, les maladies rétiniennes, y compris la DMLA et la rétinopathie diabétique, sont les principales causes de la perte de vision. Elles sont causées principalement par le diabète et le vieillissement.

En Algérie, selon une enquête réalisée en 2008 par les pouvoirs publics, la rétinopathie diabétique est la troisième pathologie liée à l’œil, touchant 2,4 % de la population, après la cataracte (13,8 %) et le glaucome (4,6 %), tandis que la DMLA concerne 2,1 % des cas et les causes cornéennes 1,7 %.

En l’absence de chiffres récents depuis cette enquête, réalisée il y a seize ans, on ignore combien de personnes sont touchées par ces pathologies en Algérie. Le professeur Mustapha Djabour, chef de service ophtalmologie au CHU Bab El Oued et président dela socicté algérienne  d’ophtalmologie, estime qu’il est temps de réévaluer la situation avec l’augmentation du nombre de diabétiques. Mis à part le diabète, il cite d’autres facteurs de risque provoquant la rétinopathie diabétique, tels que l’anémie, l’hypertension artérielle, les problèmes rénaux, l’apnée du sommeil, la dyslipidémie, la néphropathie, la grossesse et la génétique.

De plus, il souligne que la cécité représente non seulement un fardeau pour les malades et leurs accompagnateurs, mais entraîne également des pertes économiques. « L’incapacité de travailler, en plus des traitements, entraîne une baisse de productivité et des coûts pour les collectivités locales », explique-t-il. Selon l’OMS, la déficience visuelle a coûté à l’économie mondiale 410,7 milliards de dollars en termes de productivité perdue, en 2020.

Pour le Pr  Djabour, il faut revoir notre comportement et nos habitudes en tant que citoyens. En tant que professionnels, il est nécessaire de mettre en place des dispositifs de prévention, notamment en les intégrant dans le système éducatif et en mettant à disposition les moyens nécessaires. « Si vous évitez le diabète, vous éviterez la rétinopathie diabétique, et si vous évitez la rétinopathie diabétique, vous éviterez la cécité », prévient-il.

Yamina Baïr

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