Entre journée de sensibilisation, témoignages, réflexion sur l’impact professionnel et sociétal, l’endométriose, un enjeu de santé publique et de société, répond parfaitement aux cirières d’inscription au registre des maladies chroniques et en Affection de longue durée (ALD).
Un constat approuvé à l’unanimité par l’ensemble des intervenants lors de l’atelier de sensibilisation , « L’endométriose prend la parole », organisé, samedi, par l’association algérienne contre l’endométriose (EndoAlgérie), en marge des travaux du congrès de l’association algérienne des gynécologues obstétriciens libéraux (ANGOL).
La gravité de cette pathologie invisible et handicapante, qui touche 10% de la population féminine en âge de procréer, avec ses effets sur la santé sexuelle et reproductive, la qualité de vie et le bien-être global des personnes touchées, a été largement démontré lors de cette journée de sensibilisation et d’information par une équipe multidisciplinaire. Gynécologue, psychologue, nutritionniste, spécialiste de la douleur, médecin du travail, et juriste ont d’une seule voix plaidé pour une prise en charge globale de cette maladie au titre d’une affection chronique de longue durée.
Les femmes atteintes de cette maladie gynécologique mal connue, due à la présence de muqueuse utérine en dehors de l’utérus, mettent en moyenne plus de dix ans avant d’obtenir un diagnostic ont expliqué les spécialistes. Une période durant laquelle toutes ces femmes ne connaissent pas de répit face à une douleur extrême durant les règles, pendant et après, qui les honte dans leur vie de tous les jours, professionnelle, sexuelle et bien être.
Des femmes qui souffrent en silence, des années durant, sans dire un mot au nom de la tradition et le tabou social lié aux menstruations. « l’endométriose entraîne généralement des règles et des rapports sexuels douloureux, ainsi qu’une irritation des intestins et de la vessie, des nausées et une fatigue chronique », a rappelé Dr Dik gynécologue et membre de l’ANGOL .L’impact est souvent plus grave que cela lorsque la fertilité est également réduite. Les effets de la maladie peuvent enfin générer du stress, de l’anxiété et de la dépression, pesant lourdement sur la vie personnelle et professionnelle des femmes.
L’assoction algérienne de lutte contre l’endométriose EndoAlgérie entend justement faire sortir ces femmes qui souffrent de l’ombre, liber la parole et engager des actions afin de reconnaître cette maladie, comme pathologie chronique par les instances sanitaires et la sécurité sociale.
Ne pas considérer la douleur « normale », principal symptôme dont les femmes souffrent quotidiennement en silence, ne pas minimiser l’impact de cette pathologie sur le bien- être , la vie professionnelle et la santé mentale ont recommandé les spécialistes en appuyant la mise en oeuvre d’actions pour lutter contre l’endométriose.
Un véritable plaidoyer pour une stratégie nationale de prise en charge de l’endométriose dans notre pays où des centaines de femmes en âge de procrée en souffrent.
Mettre en place un registre nationale de l’endométriose, lancer une enquête nationale pour définir la prévalence et l’incidence de cette maladie, renforcer la formation des médecins généralistes et spécialistes et enfin encourager la mise en place de directives nationale avec des modèles adaptés de prévention, de diagnostic et de traitement pour une prise en charge efficace de l’endométriose ,a- t-on recommandé.
C’est, d’ailleurs, ce que préconise l’OMS qui entend encourager et appuyer l’adoption de politiques et la mise en œuvre d’interventions efficaces visant à lutter contre l’endométriose à l’échelle mondiale.
Djamila Kourta