La rétinopathie diabétique est l’une des complications les plus fréquentes causées par le diabète. Elle peut entraîner d’autres complications, telles que l’œdème maculaire diabétique, qui est l’une des principales causes de cécité. «72 % des diabétiques développent une rétinopathie diabétique proliférante (RDP), et 42 % un œdème maculaire diabétique (OMD)», a indiqué le Pr Asma Acheli, cheffe du service d’ophtalmologie au CHU de Blida, lors d’un média training organisé par les laboratoires Roche.
Cette complication se développe lorsque le diabète est mal contrôlé et se manifeste par une vision trouble ou floue, voire une perte soudaine de vision. Un suivi biologique régulier pourraient permettre de la retarder ou de l’éviter.
«Toute personne diabétique devrait passer un examen de fond d’œil afin de prévenir ces complications», recommande le Pr Acheli.
Des analyses périodiques d’urine et de sang sont également nécessaires pour surveiller le taux d’hémoglobine glyquée.
En outre, la personne diabétique doit « faire preuve de discipline en suivant les recommandations de son médecin, adopter un régime alimentaire adapté et pratiquer régulièrement une activité physique », insistent le Pr Djabour, chef du service d’ophtalmologie au CHU Bab El Oued et président de la Société algérienne d’ophtalmologie.
«Si vous évitez le diabète, vous éviterez la rétinopathie diabétique, et si vous évitez la rétinopathie diabétique, vous éviterez la cécité», prévient-il.
Le Pr Djabour souligne que la cécité représente non seulement un fardeau pour les malades et leurs proches, mais entraîne également des pertes économiques.
«L’incapacité de travailler, en plus des coûts liés aux traitements, entraîne une baisse de productivité et des dépenses supplémentaires pour les collectivités locales», explique-t-il.
En 2020, la déficience visuelle a coûté à l’économie mondiale 410,7 milliards de dollars en termes de productivité perdue, selon l’OMS.
La prévention et le dépistage précoce pourraient réduire considérablement l’impact sociétal, ainsi que les dépenses de santé publique liées à la prise en charge des patients.
La perte de vision est le troisième handicap mondial, après l’anémie et la perte auditive, selon l’OMS. Et les maladies rétiniennes, notamment la rétinopathie diabétique, sont les principales causes de cette perte de vision.
En Algérie, une enquête de 2008 a révélé que la rétinopathie diabétique touchait 2,4 % de la population. En l’absence de chiffres récents, on ignore combien de personnes sont touchées par ces pathologies.
Toutefois, les observations des spécialistes sur le terrain indiquent une nette progression, en raison de l’augmentation du nombre de diabétiques.
Yamina Baïr