De nouveaux traitements innovants figurent désormais dans l’arsenal thérapeutique dans les services d’oncologie médicale pour le traitement du cancer notamment le cancer du poumon non à petites cellule, la forme la plus fréquente dont l’incidence grimpe chaque année. Selon les dernières données du registre national des cancers, plus de 5000 nouveaux cas sont diagnostiqués chaque année. Des traitements qui sont proposés selon des critères bien définis.
Le diagnostic et la prise en charge du cancer bronchique est désormais appréhendé avec une nouvelle approche basée sur la précision et ses classifications à travers les mutations génétiques identifiés dans cette pathologie mortelle. Ces nouveaux traitements ciblent justement ces mutations chacune dans sa spécificité (EGFR, KRAS, ALK etc).
Comment ces mutations génétiques sont -elles détectées et quel est le rôle du pathologiste? Quel est la place du traitement personnalisé dans le cancer bronchique non à petite cellules et qu’en est- il en Algérie ? .Des questions auxquelles ont répondu Prs Sonia Ait Younes et Pr Esma Kerboua à travers leurs communications qui ont fait objets de débat lors du premier congrès national de la société algérienne de pneumologie qui s’est déroulé les 24 et 25 novembre dernier.
La recherche de ces mutations est réalisée à partir d’échantillons tumoraux prélevés chez le patient lors d’un biopsie ou une chirurgie a expliqué Pr Ait Younes présidente de la société algérienne de pathologie et de préciser que l’analyse est faite « par séquençage du gène qui permet de déterminer la présence ou non d’une mutation développée sur le tissu tumoral. Ce qui permet un diagnostic de certitude du cancer. Elle rappelle que pour se faire, « il est indispensable de disposer d’une plate-forme de biologie moléculaire NGS qui permet de détecter plusieurs mutations à la fois qui pourra orienter le clinicien par la suite à traiter le patient».
Des techniques de diagnostic qui ont beaucoup d’avantages en l’occurrence pour le patient, le clinicien et l’Etat. « Une fois la mutation détectée et confirmée, le clinicien pourra à ce moment là proposer un traitement ciblé pour cette mutation », a-t-elle encore expliqué.
Proposer un traitement personnalisé selon le profil du patient
Une fois ces mutations identifiées, l’oncologue a quant à lui, la possibilité de proposer un traitement personnalisé selon justement le profil du patient a expliqué le Pr Esma Kerboua lors de sa présentation qui a porté sur le traitement personnalisé dans les cancers bronchiques à petites cellules dans avec addiction oncogénique.
Elle a d’emblée souligné que l’Algérie dispose aujourd’hui de plusieurs thérapeutiques ciblées mais elles nécessitent des biomarqueurs dont l’identification reste encore insuffisante dans certains centres hospitaliers.
« Tous cancers bronchiques non à petites cellules passent obligatoirement par ces biomarqueurs avant de proposer une thérapie ciblée, l’immunothérapie et chimiothérapie », a-t-elle souligné. « Nous sommes tenus de vérifier à travers cet examen de biologie moléculaire si le patient a besoin on non de ces thérapies. Il faut donner le bon traitement au bon moment et au bon patient », a expliqué le Pr Kerboua, avant de signaler que ces nouvelles thérapeutiques offrent une meilleure survie aux patients au-delà de 5 ans alors qu’il y ‘a quelques années la majorité décédait un an après le traitement.
Djamila Kourta