Le problème de ruptures de médicaments lié au traitement préventif de l‘hémophilie est en cours d’examen et le dossier a été présenté au ministre de la santé M. Abdelhak Saihi.
C’est du moins ce qu’adéclaré la directrice des Programmes de soins, de l’Ethique et de la Déontologie médicale au ministère de la Santé, Dr Leila Benbernou en réponse aux préoccupations des parents d’enfants malades, relatives aux rupture des médicaments, lors de la cérémonie de sensibilisation à l’hémophilie organisée à l’occasion de la journée mondiale de l’hémophile par les laboratoires Roche en collaboration avec le ministère de la santé à Alger.
« Des solutions seront envisagées dans les prochains jours », a indiqué Dr Benbarnou avant de signaler que les raisons de ces ruptures sont liés à des facteurs exogènes notamment l’indisponibilité de ces produits chez le fournisseurs internationaux et les perturbations du marché mondial causé par la pandémie Covid-19. « La pharmacie centrale des hopitaux (PCH) ne ménage aucun effort pour justement trouver ces produits d’autant que la prise en charge de l’hémophilie figure parmi les programmes de santé prioritaires au ministère de la santé ».
Les parents de malades ne l’entendent pas de cette oreille. Ils avouent que des efforts ont été consentis ces dernières années mais depuis 2022, le problème se pose avec acuité et ils estiment que « nous somme en recul par rapport à d’autres pays », a noté un père d’un enfant hémophile et de lancer ” l’hémophile ne peut pas attendre” et à une maman d’ajouter: “un enfant hémophile qui bénéficie d’une prophylaxie peut vivre comme un enfant normal. Ne privez pas nos enfants de cet espoir “.
Pour le Pr Salim Nekkal chef de service d’hématologie au CHU de Beni Messous, il est clair que ces ruptures de médicaments ne sont pas spécifiques à l’hémophilie et à l’Algérie depuis que la pandémie a tout bloqué , mais nous ignorons les raisons des perturbations actuelles : « Nous sommes tous les jours confrontés à des enfants malades et leurs parents en détresse mais nous n’avons aucune information à donner à ce propos », a- t-il souligné et d ‘appeler à la mise en place du réseau hémophilie mis en place par le ministère de la santé. Abondant dans le même ordre d’idée, la chef de service de pédiatrie au CHU Beni Messous Pr Cherif Nacéra se dit « désemparée » face à cette situation. « on arrive parfois à se procurer une boite ou deux chez les collègues d’autres centres hospitaliers mais ce n’est pas la solution », a- t-elle ajouté.
« Des solutions existent » selon la présidente de l’assoction nationale des hémophile Mme Latifa Lemhane qui a adressé des courriers au ministre de la santé, au ministre de l’industrie et de la production pharmaceutique, au médiateur de la république et au directeur général de la PCH pour prendre les mesures nécéssaires et rendre ces médicaments disponibles dans les hôpitaux. Elle se félicite que l’Algérie est le deuxième pays en Afrique à introduire la prophylaxie en 2018 mais « les malades sont toujours confrontés à de nombreuses contraintes notamment l’accès aux médicaments. Nous avons énormément avancé en Algérie dans de prise en charge de l ‘hémophilie à travers la prophylaxie dans le cadre du mémorundum mis en place par le ministère de la santé mais vu de ces perturbations on risque de reculer encore ».
TDM