La présidente du Groupe Algérien de chirurgie de la cheville et du pied, le Pr Amel Djerbal et chef de service des urgences médicaux chirurgicales à l’hôpital Zemirli à el Harrach, a déclaré, Samedi, que la prise en charge des pathologies liées à la cheville et au pied doit se faire dans le cadre de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP), à l’ouverture des travaux de la journée de formation organisée par le groupe algérien de chirurgie de la cheville et du pied sous l’égide de la société algérienne de chirurgie orthopédique et traumatologique.
Cette prise en charge nécessite une concertation, entre différents spécialistes, pour décider conjointement du traitement adapté, a t-elle indiqué. « Il est important, aujourd’hui, d’impliquer le médecin généraliste, qui constituent la pierre angulaire dans le parcours de soins d’un patient et du systéme de santé », a -t-elle souligné et d’appeler à la mise en place un réseau national composé d’orthopédiste, de rééducateur, pédiatre, les chirurgiens pédiatres et les médecins généralistes qui « sont d’un grand apport pour le diagnostic dans ce type de pathologie ». Le diagnostic précoce des lésions est très important , juge -t-elle, en expliquant c’est de là que « découle l’évolution fonctionnelle, à court et à long terme, notamment pour la stabilité du pied ».
Pour une meilleure prévention des complications liées à ces pathologies du pied, le Pr Djerbal a insisté sur la formation médicale continue afin d’arriver à diagnostiquer les lésions précocement pour assurer une prise en charge précoce. « d’où l’organisation de cette première journée de formation dont le thème est la luxation du lisfranc et le pied plat valgus de l’enfant à laquelle ont pris parts des professeurs en orthopédie dont le Pr Louahem et Pr Amalou », a -t-elle ajouté en soulignant l’importance de la sous- spécialisation en orthopédie avec des médecins référents. Ce qui permettra d’avoir, a t-elle indiqué, un référent de l’épaule, de la hanche, du pied soutenu par un réseau de médecins généralistes formés à ces pathologies orthopédiques.
La formation des médecins résident et des assistants en orthopédie s’impose du fait que certains lésions du pied passent inaperçues telle que la luxation du lisfranc. « Si cette lésion n’est pas diagnostiquée, elle peut évoluer vers une pathologie accompagnée de douleur et un risque élevé de l’apparition de l’arthrose », a averti le Pr Alloua Amalou chef de service d’orthopédie au CHU de Sétif. Cette lésion qui survient suite à un accident de la circulation et retrouvée à hauteur de 50% chez les polytraumatisés des accidents de la route ou à une chute de hauteur élevée particulièrement chez les adolescents, a -t-il expliqué en soulignant que ces lésions nécessitent une prise en charge médicale ou chirurgicale.
Le Pr Amalou appelle au renforcement de la prévention routière et à plus de vigilance pour les conducteurs. « Le nombre de victimes de ces accidents ne cesse d’augmenter avec un nombre important de victimes dont des polytraumatisés qui nécessistent une prise en charge multidisciplinaire lourde et coûteuse ».
Le Pr Djamel Louahem, professeur associé en chirurgie pédiatrie au CHU de Montpelier, référent dans le service des malformations congénitales et des déformations du pays chez l’enfant et dans la chirurgie de reconstruction des tumeurs malignes osseuses de l’enfant à l’échelle régionale, a souligné que la pathologie du pied plat a toujours été sous-estimée et négligée. Il a souligné que la croissance du pied se corrige avant l’âge 10 ans et entre « 5 à 10% des pieds peuvent évoluer vers le pied plat valgus symptomatique et douloureux qui nécessiste une consultation chez un orthopédiste pédiatre” car le pied plat peut représenter une pathologie cachée”, a-il souligné, et de signaler qu’à défaut d’une prise en charge spécialisée, l’arthrose s’installe de manière précoce.
Djamila Kourta