Les températures caniculaires enregistrées, depuis le début du mois de juillet, sont non sans conséquences sur la vie sociale, économique et sanitaire des algériens. Ce dernier aspect, qui nous concerne dans notre article, est marquant puisque les dégâts sont immédiats.
Les premiers cas de décès ont été enregistrés dans les wilayas de Tizi Ouzou et Bejaia. Ce qui a d’ailleurs suscités des inquiétudes et des interrogations de la population au point de faire le buzz sur la toile en relayant l’information selon laquelle des cas d’infection au virus Murburg et d’Ebola ont été enregistrés à l’hôpital de Tizi Ouzou et ayant causé le décès d’un médecin pédiatre.
Le Ministère de la santé rassure, à travers un communiqué de presse, que ces cas de décès sont liés directement à des complications suite à la vague de chaleur qui sévit dans notre pays. D’ailleurs, dans l’instruction ministérielle, du ministère de la santé, datant du 19 juin relative au risque de santé lié à la canicule adressée aux walis, l’INSP, l’IPA et les établissements hopsitalièrs, il est rappelé que « la saison estivale est propice à des cycles de hautes températures ou de canicule qui peuvent entrainer des accidents graves et même mortels », après avoir rappelé les profils à risques, les moyens de prévention et le dispositif sanitaire à mettre en place au niveau des services médicaux.
Ce qui suppose une mise en alerte des services d’urgence dans tous les établissements de santé en plus des campagnes de communication et de sensibilisation pour se prémunir des risques connus en cas de fortes chaleurs a rappelé le Dr Djamel Fourar, directeur générale de la prévention au ministère de la santé. « Les établissement de santé publics et privés ont été instruits afin d’élaborer en collaboration avec les médecins spécialistes en réanimation , et diffuser largement une fiche technique relative à la conduite à tenir devant un coup de soleil ou une complication due à la chaleur, à l’attention des professionnels de la santé confrontés à ce type de pathologie », a-t-il souligné.
Il précise que les établissement de santé sont également tenus d’assurer et de renforcer la présence effective des personnels des urgences, réserver des lits au niveau des urgences, assurer un stock de produits pharmaceutique afin d’assurer la couverture d’un tel aléa climatique et assurer la disponibilité des fluides médicaux.
Revenant sur les décès enregistrés ces derniers jours, le Dr Fourar, a affirmé :« au vu des températures exceptioenlles enregistrées ces dernières semaines, des personnes fragiles notamment les sujets âgées ont été effectivement admises dans les hôpitaux en urgence en état d’hyperthermie et d’asthénie dont certaines d’entre elles sont décédées suite à des complications”
Le Pr Amar Tbaibia, chef de service de médecine interne à l’hôpital de Birtraria, affirme que le pavillon des urgences connaît effectivement un afflux de malades en situation de déshydratation. « Nous vivons actuellement des températures inhabituelles, que le corps n’arrive pas à supporter d’où un retentissement sur l’état de santé de certaines personnes notamment les sujets âgées avec comorbidités ». Un phénomène qui s’explique, a-t-il souligné, par une perte importante de sodium provoquée par l’intensité de la chaleur sur le corps humain. « Si le patient souffre d’une pathologie chronique, cette chaleur vient compliquer sont état de santé avec des troubles rénaux et cardiaques voire une décompensation. Nous avons enregistrés des décès notamment des personnes âgées avec des maladies associées », a-t-il ajouté et d’appeler au respect des mesures de prévention.
Djamila Kourta