Une première évaluation sur l’exposition du consommateur algérien aux polluants organiques persistants (POPs) à travers l’alimentation, le lait maternel, viandes et oeufs, vient d’être présentée à la faculté de pharmacie d’Alger dans le cadre d’un travail de thèse de fin d’étude pour l’obtention du diplôme de docteur d’Etat en sciences médicales co- présidé respectivement par la faculté de pharmacie d’Alger, l’Ecole nationale vétérinaire, agroalimentaire et de l’alimentation (ONIRIS) et le Laboratoire d’étude des Résidus et Contaminants dans les aliments (LABERCA) en France, dont la directrice de thèse en Algérie est le Pr Barkahoum Alamir, spécialiste en toxicologie ex directrice du centre national de toxicologie(CNT).
Le désormais docteur en sciences médicale à la faculté d’Alger et docteur d’état honoris à l’école nationale vétérinaire, agroalimentaire et de l’alimentation (ONIRIS) à l’université française, Dr Ahmed Amziane, maitre- assistant au CNT, a exposé les résultats de son étude menée dans le cadre d’un projet de coopération internationale, entamée depuis plus de trois ans sur l’exposition des algériens aux polluants organiques persistants(POPs).
Le niveau d’exposition est selon lui, comparable voire même plus bas en Algérie, que certains pays dans le monde, en Afrique ou en Maghreb. L’analyse a porté donc sur une évaluation de l’expositions interne en établissant les niveaux de contamination dans les laits maternels pour cinq famille de POPs et définir le niveau d’exposition des bébés allaités d’une part, et d’autres parts, établir les niveaux d’exposition externe dans les aliments et caractériser l’exposition externe de consommateurs algériens via l’alimentation d’origine animale.
240 matrices alimentaires dont les viandes de poulet, de mouton, de bœuf, les poissons et les œufs analysées
Dr Amziane a examiné 88 substances sur un échantillon de 240 matrices alimentaires dont les viandes de poulet, de mouton, de bœuf, les poissons et les œufs. Un autre échantillon de 66 prélèvements de lait maternel recueillis, dans les établissements de santé avec le consentement éclairé des mamans allaitantes, a été également analysé.
Les résultats de l’étude ont montré que les niveaux de contamination, en comparaison avec les études et les standards internationaux, restent « acceptables » par rapport aux limites réglementaires bien que des résidus des pesticides ont été retrouvés dans les aliments concernés. L’enquête a montré que “les poissons sont les aliments les plus contaminés , a t-il souligné et d’ajouter que “les niveaux d’exposition journalière des consomateurs algériens adultes aux différents contaminants sont inférieurs aux valeurs recommandées».
Il fait savoir que « le niveau d’exposition interne de la popualtion algérienne aux POPs est comparable à celle des pays africains qui sont moins exposés que les pays industrialisés ».
Il recommande, ainsi en conclusion, de réaliser en Algérie une étude de l’alimentation totale notamment sur les habitudes alimentaires, la manière de cuisiner et les données sur la consommation individuelle et une étude de bio surveillance humaine tous les cinq ans.
Pour une estimation plus précise de l’exposition aux polluants organiques persistants POPS, Dr Amziane propose d’inclure dans l’étude d’exposition externe, plus d’aliments tels que les produits laitiers, les graisses, les fruits et légumes…
Pour rappel, les polluants organiques persistants (POPs) sont des composés persistants, bioaccumulables, toxiques et mobiles. Ils comprennent en particulier les dioxines, les polychlorobiphényles (PCB), les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) et les pesticides.
Djamila Kourta