Le contrôle de l’asthme reste insuffisant malgré une prise en charge et une observance du traitement. Une situation qui, peut altérer considérablement la qualité des vie de ceux qui en souffrent, au quotidien, à l’école, au travail et même arriver au décès. Aujourd’hui, les traitements individualisés ont révolutionné l’évolution naturelle des patients.
Une maladie multifactorielle chronique due aux facteurs environementaux notamment la pollution industrielle, l’exposition à des agents allergènes, qui sont à l’origine d’un asthme à hauteur de 80% selon les spécialistes. L’asthme reste un problème de santé publique au vu de la fréquence des consultations au niveau de urgences médicales et respiratoires . « Un lourd fardeau économique notamment pour les exacerbations d’asthme modéré à sévère qui nécessiste une hospitalisation qui peut aller d’une semaine à quinze jours avec des soins », a indiqué le Pr Ahmed Kadi, pneumo-allergologue coordinateur de la société algérienne de pneumologie bureau d’Alger, lors de la journée scientifique organisée par la SAP en collaboration avec l’Académie algérienne d’allergologie et d’immunologie clinique à l’occasion de la célébration de la journée mondiale de l’asthme.
Il signale que cette journée a pour objectif de faire connaître la maladie, ses symptômes, sa prise charge thérapeutique et les nouveautés au niveau mondial. Il s’agit d’une maladie fréquente, a souligné Pr Kadi en précisant que « 80 à 90 % des crises d’asthme et d’ exacerbations sont déclenchées par des réactions allergiques mal soignées et qui évoluent vers l’asthme », a -t-il noté tout en soulignant qu‘ « une personne sur cinq souffre d’allergie, une proportion qui passera à une personne sur deux d’ici 2030 selon l’OMS ».
Les asthmes sévères altèrent la qualité de vie avec un risque de mortalité a indiqué Dr Lalami, pneumo-allergologue au service de pneumologie au CHU Beni Messous. « L’arrivée de la biothérapie qui cible les différents marqueurs de l’inflammation de Type T2 a bouleversé l‘évolution naturelle de ces malades », a expliqué Dr Lalami tout en précisant que cette thérapeutique est indiqué pour une catégorie de patients souffrants asthme sévère au vu des mécanismes physiologiques et immunologiques de cette maladie. « La décision doit être prise dans le cadre de la réunion de concertation pluridisciplinaire (RCP) avec des examens approfondis au préalable afin d’identifier les marqueurs de cette inflammation de type T2 », a -t-elle insisté.
Cette nouvelle thérapie, a- t-elle ajouté, permet une réduction des exacerbations sévères, une diminution des hospitalisations et améliore la qualité de vie du patient.
Le Pr Cherifa Idder, chef de service de médecine du travail au même CHU a rappelé que l’asthme est une maladie chronique qui nécessiste une attention particulière de la part des professionels de la santé. Le rôle de la médecine du travail et important d’où l’importance d’interroger le patient pour savoir quel métier fait t-il. Ce qui renseigne davantage sur le risque de complications de la maladie et une évolution vers un asthme sévère puisque dans certains métiers les travailleurs sont exposés à des allergènes professionnels des irritants qui compliquent la maladie.
Djamila Kourta