Les maladies cardio -vasculaires sont responsables de 20% des causes des décès, soit un algérien sur quatre en est victime. L’infarctus du myocarde est en en tête de liste, ont souligné, jeudi, les spécialistes lors de la journée d’évaluation du plan national Infarctus Algérie STEMI au ministère de la santé.
Pr Mohamed Chettibi, chef du service cardiologie au CHU de Beni-Messous, et coordinateur du plan national infarctus Algérie a expliqué que le syndrome coronarien aigu ST+ est la première cause de mortalité dans notre pays. L’objectif de ce plan, élaboré par la société algérienne de cardiologie en collaboration avec le ministère de la santé, est justement, a -t-il expliqué, d’arriver à réduire la mortalité et surtout les délais de prise en charge. « La moyenne aujourd’hui du délai de prise en charge est entre 5 à 6 heures alors que notre objectif à travers ce plan est de rendre inférieur à 2 jeures après le début de la douleur », a -t-il indiqué et de rappeler que l’Algérie a connu une véritable évolution en matière d’infrastructures et de moyens de prise en charge « 31 salles de cathétérisme sont réparties sur le territoire national dans les service de cardiologie et les services d’urgence. Le patient peut accéder au médecin généralise rapidement. Ce qui manque à ces structures est la coordination que nous tentons de mettre en place à travers ce plan entre les unités de douleurs thiraciques et les services de cardiologie », a -t-il ajouté.
Le président de la société algérienne de cardiologie, le Pr Brahim Kichou et chef de service de cardiologie au CHU de Tizi Ouzou, a souligné que ce plan a pour objectif de permettre aux patients victimes d’infarctus du myocarde d’avoir accès à travers le territoire national, aux techniques et aux traitements modernes afin de réduire la mortalité . Pr Kichou a tenu à signaler que le fardeau des maladies cardiovasculaires est très lourd. En 2020, 135 000 décès enregistrés à l’INSP, 20% sont liés à des maladies cardiovasculaires dont des patients de plus en plus jeunes.
« Le plan STEMI a pour but de réduire cette mortalité en mettant en place des réseaux régionaux du syndrome coronarien aigu avec un centre de référence en cardiologie pour une prise en charge efficace des patients avec les recommandations validées par les experts », a t-il souligné en précisant qu’une plate forme numérique pour une meilleure coordination entre les services a été mise en place.
La prévention primaire et la lutte contre les facteurs de risque tel que le tabagisme, l’HTA, les maladies métaboliques constituent les premières actions à mener auprès de la population a noté le Pr Ait Messaouden, cardiologue chef de service cardiologie A au CHU Mustapha Bacha. Il estime que l’implication du ministre de la santé dans cette démarche inscrite dans le plan STEMI consiste à prendre en charge ces facteurs de risque et réduire ces maladies cardiovasculaires. La prévention est la meilleure action, a t-il insisté, afin de sensibiliser tout le monde sur ces maladies. La formation des médecins généralistes constitue également, selon lui, l’action primordiale afin de mieux gérer les patients qui présentent un infarctus du myocarde.
Djamila Kourta