Le Pr Souhila Amalou, cheffe d’unité Maladie Alzheimer au CHU de Blida revient dans cet entretien que cette maladie qui progresse, d’année en année, et plaide pour le diagnostic précoce pour mieux prendre en charge les patients. Elle affirme que les maladies cardiovasculaires, qui sont modifiables, constituent les facteurs de risque de cette maladie .
Prpos recueillis
par Djamila kourta
Nous célébrons aujourd’hui la journée mondiale de la maladie d’Alzheimer. Que sait -on aujourd’hui de cette maladie ?
Pr Souhila Amalou: La maladie d’Alzheimer est une maladie dégénérative caractérisée par une perte progressive de la mémoire et de certaines fonctions intellectuelles impactant les activités de la vie quotidienne. En Algérie le nombre de malades est aux alentours de 200.000 patients selon certaines études menées au niveau régionales. Il s ‘agit d’une prévalence qui est appellée à augmenter au fil des années au vu de l’augmentation de l’espérance de vie d’où l’importance d’un diagnostic précoce.
Vous insistez sur le diagnostic précoce du fait que de nombreux malades arrivent à des stades tardifs. Quels sont les signes d’alerte ?
Pr Souhila Amalou :En premier lieux, il y a certains troubles qui apparaissent chez certains sujets et qui sont significatifs pour nous tel que le trouble temporo spatial qui peut être transitoire mais qui reste inquiétant. Il y a aussi le changement de comportement chez certains patients, changement d’humeur alors que d’autres s’isolent.
Les syomptômes évoluent dans le temps et les troubles de la mémoire constituent le symptôme le plus fréquent. Ces derniers doivent d’être associés à d’autres troubles comme le trouble de langage, difficulté à reconnaitre les objets et de personnes et effectuer certains gestes. Devant de tels signes, il est important de consulter, il est idéal de diagnostiquer cette maladie précocement. D’où l‘importance de l’information et la sensibilisation et surtout la formation des médecins généralistes à cette pathologie pour orienter les patients.
Y a t-il un moyen de dépister ou de prévenir cette maladie avant l’apparition des symptômes ?
Pr Souhila Amalou :Dans ce cas de figure, il est recommander de procéder au dépistage ciblé, à savoir les sujets à haut risque de développer la maladie. La prévention de la maladie d’Alzheimer n’est pas encore établie mais on peut agir sur un certain nombre de facteurs de risque notamment vasculaires et privilégier les comportements protecteurs associés comme l’activité physique et une ceux qui présentent les facteurs de risque à savoir les patients âgés de de 65 ans et plus et le maladies cadio -vasculaires, HTA, cholestérol , diabète. Ce sont des patients à surveiller car ils ont un risque de développer la maladie et l’idéal est de faire une évaluation neuropsychologique (test mémoire) une fois par an.
Est -ce que les traitement disponibles actuellement freinent la maladie. ?
Pr Souhila Amalou :Pour le moment, il n y a aucun traitement qui guérit la maladie d’Alzheimer. Le traitement ne font que corriger les symptômes et c’est ce qui nous fait gagner du temps sur la maladie mais ce n’est pas suffisant. En plus du traitement médicamenteux, il est important d’associer la stimulation cognitive qui doit se faire dans des unités spécialisées par un personnel spécialisé.
Vous avez appelé à la mise en place d’unité d‘alzheimer dans les différentes régions du pays. Qu’en et -il ?
Pr Souhila Amalou : Ces unités dédiées à la maladie d’Alzheimer doivent être dotées de moyens spécifiques pour prendre en charge ces patients malades qui ont besoins d’un accompagnement permanent. Ce sont des unités d’hospitalisation de jour, comme cela se fait pour d’autres pathologies, qui prend en charge le patient dès qu’il est diagnostiqué pour bénéficier d’une prise en charge notamment la stimulation cognitive pour retarder la perte d’autonomie.
Ces unités viendront également soulager « l’aidant » principal qui est généralement un membre de la famille et il est souvent le même accompagnateur.
D.K