La conférence internationale du Conseil national de l’ordre des pharmaciens placée sous le slogan « Panorama pharmaceutique, les nouveaux caps », organisée le 12 mai à Alger, a mis en lumière les avancées de la production pharmaceutique en Algérie durant ces dernières années. Entre 2016 à 2022, la facture de la production locale est passée de 1,9 à 2,1 milliards de dollars soit une augmentation de 300.000 dollars.
Le renforcement des liens entre les ordres des pharmaciens algériens et africains contribuera justement à promouvoir et à encourager ce développement à travers cette rencontre dont l’objectif est de « fournir une plateforme d’échange et de partage d’expertise avec nos pairs venant des quatre coins du continent. Aujourd’hui, nous nous réunissons pour tirer profit des expériences mutuelles, conscients que notre sécurité sanitaire est interdépendante, une leçon que nous avons tous récemment apprise au prix d’une pandémie mondiale et conscients que notre sécurité sanitaire est interdépendante », a souligné le Président du Conseil National de l’Ordre des Pharmaciens, Dr. Noreddine Mettioui à l’ouverture des travaux.
Une conférence internationale placée sous le thème « Panorama pharmaceutique : les nouveaux caps », à laquelle ont pris part 15 pays africains, dans la perspective d’unengagement vers une collaboration plus étroite dans le domaine de la santé à l’échelle continentale. « Le secteur de l’industrie pharmaceutique est un des secteurs stratégiques de notre payas ayant contribué, de part sa richesse, à la compétence de ses acteurs, ses capacités et sa résilience, à la création d’une valeur ajoutée économique et la concrétisation de la souveraineté sanitaire du pays notamment dans la lutte contre la crise mondiale de la Covid -19 », a rappelé le directeur de la promotion et de la production pharmaceutique au ministère de l’industrie et de la production pharmaceutique, Dr Réda Belkacemi. Il a signalé que les tendances actuelles des nouveaux investissements ou des établissements déjà mis en exploitation qui sont en nombre de 207 établissements dont 15 dans la sous traitance vont vers la substitution des importations des médicaments tels que l’insuline et les médicaments d’oncologie, ainsi que les dispositifs médicaux.
Vers une augmentation de la chaine de valeur
Concernant les investissement dans la biotechnologie, notamment les insulines et les anti cancéreux, Dr Belkacemi a indiqué que 5 unités de fabrication sont agrées alors que deux unités de fabrication de la matière première pour les cristaux d’insuline et les antibiotiques sont en cours de réalisation. « Une orientation de certains opérateurs qui s’inscrit dans une vision d’augmentation dans la chaine de valeur au niveau locale ou de positionnement ers l’exportation des marchés régionaux », a- t-il dit.
Le président de l’UNOP, Dr Abdelouhed Kerrar, s’est félicité de ces exploits réalisés par l’Algérie en précisant que « les produits d’oncologie sont non seulement fabriqués en full process mais aussi développés par les laboratoires ». Il revient sur le paysage pharmaceutique en Afrique en déplorant qu’« il y a seulement 700 unités de production pharmaceutique en Afrique et 80% de cette production se concentre dans huit pays et seules 4 pays qui dispose de plus de 50% d’unité de fabrication dont l’Algérie alors que 22 pays n’ont pas de production locale ».
Il signale que « l’Afrique ne fabrique que 15% de ce qu’elle consomme ». Il est ainsi revenu sur la dynamique du marché africain dans les prochaines années et ses perspectives en mettant en relief les disparités africaine et la disparité dans les dépenses pharmaceutiques par habitant comparativement aux pays du nord.
La production locale a atteint 2,3 milliards de dollars
Il estime que l’Afrique représente une opportunité de marché à long terme et son industrie est prête à poursuivre sa croissance.
Pour ce qui est de l’Algérie, Dr Kerrar est revenu sur les mesures incitatives pour l’encouragement de la production locale et de signaler que cette dernière a connu une évolution avec une croissance annuelle de 3,44%. « La production locale a atteint 2,3 milliards de dollars et l’importation a diminuée à 900 millions de dollars. Entre 2016 à 2022, nous sommes passés de 1,9 à 2,1 milliards de dollars. Ainsi, la production locale a augmenté de 300.000 dollars », a -t-il indiqué.
Djamila Kourta