À l’approche de Leïlat el-Qadr, correspondant à la nuit du 27e jour du Ramadhan, de nombreuses familles algériennes organisent la circoncision collective de leurs enfants. Cette tradition, largement ancrée dans la culture locale, est particulièrement prisée par les familles démunies qui bénéficient du soutien d’associations et d’institutions caritatives. Cependant, le ministère de la Santé alerte une nouvelle fois sur les risques sanitaires liés à cette pratique lorsqu’elle n’est pas effectuée dans des conditions médicales strictes.
La circoncision est un acte chirurgical nécessitant l’intervention d’un professionnel de santé qualifié et un environnement médical sécurisé. Or, chaque année, des cas de complications graves sont signalés, notamment lorsque les opérations sont pratiquées en dehors des structures hospitalières et sans respect des normes d’hygiène.
Dans un communiqué officiel, le ministère de la Santé insiste sur le fait que cette intervention doit être réalisée exclusivement dans les services chirurgicaux des hôpitaux publics ou dans des cliniques privées agréées. Il est ainsi formellement interdit de procéder à ces opérations dans des lieux inadaptés, une mesure visant à protéger la santé des enfants.
Bilan médical obligatoire et étalement des interventions
Avant toute circoncision, un bilan sanguin est indispensable afin d’identifier d’éventuelles contre-indications médicales et de minimiser les risques de complications hémorragiques ou infectieuses.
Par ailleurs, le ministère de la Santé recommande aux familles d’étaler ces opérations sur l’ensemble du mois de Ramadhan, notamment pour éviter une surcharge des établissements de santé entre le 15e et le 27e jour du mois sacré, période où les demandes explosent.
Les associations appelées à la vigilance
Les associations et organismes caritatifs, souvent impliqués dans l’organisation des circoncisions collectives, sont exhortés à respecter scrupuleusement les normes sanitaires. Un non-respect de ces mesures expose les enfants à des risques graves et peut entraîner des séquelles irréversibles.
Cette mise en garde s’appuie sur des précédents tragiques. L’un des cas les plus marquants reste celui de 2005 à El-Khroub (Constantine), où 86 enfants avaient été circoncis dans des conditions déplorables par un personnel non qualifié. Treize d’entre eux avaient subi des complications médicales lourdes, un drame qui avait poussé le ministère à instaurer une réglementation stricte encadrant cette pratique.
Un appel à la responsabilité des parents et des professionnels
Face aux dangers encourus, le ministère de la Santé rappelle que la sécurité et la santé des enfants doivent primer sur toute considération sociale ou traditionnelle. Il appelle ainsi les parents à privilégier les structures médicales agréées et à éviter le recours à des médecins généralistes ou à des interventions en dehors du cadre légal.
En cette période de Ramadhan, où la solidarité est au cœur des traditions, il est essentiel que cette pratique soit réalisée dans les meilleures conditions possibles afin
Linda Ima