Des experts nationaux et étrangers se sont réunis, ce vendredi, à l’hôtel Sofitel, à Alger, pour aborder les dernières avancées en termes de diagnostic et de traitement du cancer du sein, à l’occasion d’Octobre Rose.
Intervenant en marge de cette rencontre, le Pr. Mustapha Boubrit, spécialiste en radiologie et sénologie, membre de la société de radiologie et président d‘honneur de l’association Trans ASTARTE, a souligné au micro de TDMsanteinov l’importance d’intégrer l’Intelligence Artificielle dans le domaine médicale, et les programmes universitaires de médecine. «En Europe l’IA est intégrée dans la pratique et elle est validée. Nous aussi, on doit s’y mettre », a-t-il indiqué.
Pour le Pr. Boubrit, l’Intelligence Artificielle a plusieurs avantages quand elle est utilisée en radiologie.
« Actuellement, tout le monde parle de l’IA. Ils ont eu des craintes que l’IA mette de côté le radiologue, ce qui est complètement faux. Aujourd’hui, l’IA ne peut être qu’un complément d’aide au médecin radiologue dans le gain du temps », a-t-il expliqué. Il a ajouté que l’IA peut aider les radiologues qui ne sont pas experts, c’est-à-dire ceux qui n’ont pas réalisé le nombre de mammographies nécessaires pour devenir expert. Elle pourrait, selon lui, « être un outil d’apprentissage et d’aide au diagnostic et à la détection ».
De son côté, Dr. Célia Mahmoudi, spécialiste en médecine nucléaire et imagerie moléculaire, a expliqué mis en exergue la place d’un PET Scan dans la prise en charge du cancer du sein. Ce dernier est disponible dans certains hôpitaux, en Algérie, mais il n’est pas encore généralisé. Elle explique que c’est un examen qui intervient sur trois volets, dont le premier consiste à réaliser un bilan d’extension initial. « Cet examen concerne les cancers qui ont une taille supérieure à deux centimètres. Le bilan d’extension initiale avec le PET Scan permet d’explorer le corps entier, du chemin de la tête jusqu’au pied, donc on n’aura aucune lésion métastatique“. C’est rare, précise t-elle, mais parfois “elles se retrouvent loin du foyer tumoral primitif. A partir de là, on peut utiliser un complément PET/IRM, qui est demandé dans les cas des cancers qui sont localement avancés et qui nécessitent une bonne exploration en local et même régional », explique le Dr. Mahmoudi.
« Le deuxième volet intervient dans l’évaluation thérapeutique, il peut même être utilisé précocement dès deux cycles de chimiothérapie. Ce qui est bien avec le PET Scan est que la réponse métabolique intervient avant la réponse morphologique, donc sur le scanner on aura une masse de la même taille, et une métastase de la même taille mais elle ne fixe plus. En fait, c’est un élément, un argument en faveur d’une réponse même si la morphologie demeure d’aspect stable », ajoute-t-elle.
Enfin, le troisième volet consiste à la recherche de récidive. « Lorsqu’on a un cancer du sein qui qui est en rémission et que tout d’un coup il y a une élévation d’un marqueur tumoral, on va faire un PET Scan pour trouver la lésion qui est responsable de cette sécrétion de marqueur tumoral, et éventuellement chercher la récidive, toujours en explorant le corps entier du chemin de la tête jusqu’au pied », indique-t-elle.
Par ailleurs, d’autres thématiques ont été abordées, lors de cette journée, notamment les actualités thérapeutiques et chirurgicales dans la prise en charge du cancer du sein.
Y. B.