La baisse des taux de couverture vaccinale et la réticence à la vaccination constituent des préoccupations majeures des spécialistes et des autorités sanitaires.
L’origine de ces deux problématiques est multifactorielle, ont indiqué les experts lors d’un symposium scientifique consacrée à la question organisée par les laboratoires MSD en collaboration avec le ministère de la santé et l’institut Pasteur d’Algérie sous le thème « Réticence vaccinale : Plus qu’une pandémie ».
Une préoccupation mondiale survenue à cause de la pandémie covid -19 qui a perturbé durant deux années le fonctionnement des programmes de vaccinations à travers le monde ont relevé les intervenants. Le confinement, la surcharge des hopitaux par les malades covid- 19, la perturbation dans l’apprivoisement en vaccins sont, entre autres, les facteurs ayant conduits à ce déclin du taux de couverture vaccinale qui n’est pas sans conséquences sur la santé des enfants, a t-on encore souligné.
Il a été également signalé que la polémique engagée autour de la vaccination anti- covid a alimenté les campagnes des anti vaccins notamment sur les réseaux sociaux. Des messages qui ont contribué sérieusement à la perte de confiance et à la crainte de se faire vacciner d’où la réticence au niveau mondiale et en Algérie.
La résurgence de certaines maladies infectieuses et contagieuses comme la rougeole a été justement un signal d’alerte pour l’Oms, l’unicef et les autorités sanitaires. Le Dr Youcef Laid, sous directeur des programmes de vaccination et la promotion de la santé a souligné que « Le débat sur la réticence à la vaccination existe. Cette journée d’étude nous a permis d’échanger les informations à ce propos et sur ce qui est constaté ailleurs dans le monde ».
Pour lui, le programme élargi de vaccination est ancrée dans la mémoire de la population algérienne et il ne souffre d’aucune ambiguïté « il est aujourd’hui bien respecté et suivi par les parents. Nous avons effectivement senti une baisse de la couverture vaccinale. La pandémie covid-19 en est la principale cause. Nous avons été fortement impacté du fait de l’absence de transport aérien pour l’approvisionnement en vaccins, la perturbation des service de santé et le confinement. Une période très triste pour nous tous », a- t-il déclaré.
La fake news et les messages anti -vaccination demeurent, ont indiqué les experts, les défi à relever afin d’inverser la tendance pour les prochaines années. « Une étude est lancée par le ministère de la santé en collaboration avec le CRASC et l’unicef pour étudier cette problématique de la baisse de la couverture vaccinale et identifier les raisons afin d’y remédier », a annoncé M.Laid et d’ajouter : « Ce qui nous permettra de mettre en place un plan d’action et de communication ». Pr Leila, pédiatre à l’hôpital Bologhine, a mis l’accent sur les bénéfices de la vaccination sur la santé publique et l’importance d’augmenter les taux de couverture vaccinale qui « constitue le reflet de cette efficacité vaccinale » en rappelant les différents actualisations du programme national élargi de vaccination. Le rôle de l’IPA comme pilier de la vaccination a été également mis en avant par Mme Zoulihka Benkedadra, directrice des approvisionnement à l’IPA.
La promotion de la vaccination à travers des messages positifs sur les effets de la vaccination contre certains maladies mortelles doit être prônée à tous les niveau notamment chez le personnel médical et paramédical et dans les médias. « La population doit être informée sur la protection contre les maladies à travers la vaccination notamment sur le principe de l’immunité collective », a indiqué et Dr Wassim El Bitar, chef de service pédiatrie CHIREC en Belgique. Pour lui, les personnels de santé ont un rôle primordial à jouer pour persuader et convaincre des avantages de la vaccination. « Il est important d’écouter et de répondre à toutes les questions des parents parfois hésitant à faire vacciner leurs enfants », s’est -il adressé aux praticiens en faisant référence à de nouveaux vaccins. Il a rappelé que l’OMS considère la réticence à la vaccination comme une menace sanitaire mondiale parmi les dix autres menaces.
Djamila kourta