Revendiqué depuis des années par les associations et les professionels de la santé, le registre national de la sclérose en plaque est sur le point d’être lancé par le ministère de la santé. Un programme de formation des médecins généralistes initié, il y a quelques années, sera relancé sur les régions centres, est et ouest.
Des certificats d’études supérieurs (CES) seront délivrés pour les médecins généralistes ayant bénéficié de la formation médicale continue portant sur la sclérose en plaque a fait savoir le Pr Anissa Hechem, Sépologue à l’EHS Ait Idir, lors d’une session de formation, dans le cadre du média training organisée au profit des journalistes par les laboratoires Roche, à la veille de la célébration de la journée mondiale de la sclérose en plaque.
Des mesures qui viendront en appui aux spécialistes pour améliorer la prise en charge de la sclérose en plaque en Algérie. « Le registre de la maladie nous permettra de définir la prévalence et l’incidence. Ces paramètres sont très importants pour mettre en place une stratégie de prise en charge et fixer les prévisions en terme de médicament d’autant que le traitement d’un patient atteint de sclérose en plaque est très onéreux », a souligné le Pr Hecham tout en insistant sur la nécessité d’acquérir les traitement de deuxiéme ligne afin de retarder au maximum le handicap qui « est inévitable » chez le patient atteint de la sclérose en plaque.
Elle a ainsi, souligné l’importance du diagnostic précoce et la mise en place de traitement de fond dès la confirmation du diagnostic car elle signale que la SEP est une maladie démyélinisante du système nerveux central (SNC)complexe.
Une complexité liée, a -t-elle expliqué, à la variabilité de ses symptômes , son évolution et l’importance du handicap qui varie d’un patient à un autre. «Les traitements permettent de ralentir l’évolution naturelle de la maladie», a-t-elle indiqué, en faisant référence aux thérapeutiques, utilisées notamment les anticorps monoclonaux en passant par les immunomodulateurs et aux immunosuppresseurs, qui agissent sur l’inflammation et stabilisent la maladie.
Première cause de handicap sévère non traumatique, dont l’origine semble être à la fois inflammatoire et neurodégénérative, la sclérose en plaque, a rappelé le Pr Hecham, est une maladie auto immune et touche trois femmes pour un homme. Elle repose sur un diagnostic d’exclusion, a- t-elle insisté dont le moyen de confirmation est l’IRM avec la mise en évidence de la double dissémination temporelle et spéciale qui s’appuie sur les éléments cliniques, et la ponction lombaire a- t-elle ajouté et de revenir en détail sur les formes de la maladie qui évolue par poussée et rémission dont 15% présentent une évolution primaire progressive.
Elle a précisé que la forme rémittente est la plus fréquente soit 80 à 85% des cas avant de rappeler qu’il s’agit d’une maladie lourde et neuro dégénérative qui nécessiste une prise en charge précoce. Elle tient à souligner que cette maladie est souvent confondue à la maladie de Behcet.
De nouveaux médicaments pour les malades
La fédération algérienne des malades atteints de la sclérose en plaques se félicite de ce nouveau bond dans l’amélioration de la prise en charge des patients tout en mettant en évidence le règlement du problème des médicaments en rupture. « De nouveaux produits dans le traitement de la sclérose en plaque sont inscrits dans la nomenclature nationale de produits pharmaceutique, nous attendons leurs mises sur le marché », a déclaré Dr Smail Kenzoua, président de FAMASEP tout en remerciant le ministère de la santé et le ministère de l’industrie et de la production pharmaceutique de tous les efforts déployés pour rendre ces produits disponibles en Algérie pour les patients algériens.
Rappelant le caractère invalidant de la maladie, Dr.Kenzoua a mis l’accent sur l’importace de la réeducation et demande la mise en place de moyens pour assurer les soins spécifiques notamment la rééducation fonctionnelle qui « est aussi un traitement pour le patient atteint de la sclérose en place », a -t-il dit et d’ajouter : « Nous demandons l’ouverture de centres de rééducation spécialisés dédiés aux malades». La prise en en charge des patients handicapés en leur délivrant des cartes d’handicapé et cartes chiffa a été également évoqué par l’assoction de malades d’Oran. La représentante de l’association, dont l’époux est atteint de la sclérose en plaque, a interpellé le ministère de la solidarité , de la famille et le ministère du travail et de la sécurité sociale pour aider ces patients condamnés au fauteuil roulant.
Djamila Kourta