La société algérienne d’immunologie met en garde contre la réapparition des cas de poliomyélite, d’épidémie de rougeole et de diphtérie. Des maladies jusque -là considérées éradiquées en Algérie.
Une problématique qui a fait objet d’une communication au 11ème congrès d’immunologie sous le thème « La dette immunitaire », présentée par le Pr Kamel Djenouhat, professeur en immunologie et président de la société algérienne d’immunologie.
Il signale que cette situation est la conséquence de la pandémie Covid-19, qui a sévit durant deux années, sur la vaccination des enfants. « Il y avait un problème d’approvisionnement de vaccins, la fermeture des centres de vaccinations, et tout cela est couronné par le fléau de l’hésitation à la vaccination », a rappelé le Pr Djenouhat.
Il a déploré que « L’Algérie n’a jamais atteint un taux de vaccination aussi bas notamment pour la rougeole qui est à 62% ». Si rien n’est fait, la situation risque d’être complexe, s’inquiète-t-il, et il met en garde contre une flambée de cas et d’épidémie de rougeole dans les prochains mois voire prochaines années. « Nous enregistrons déjà une flambée de cas de diphtérie et quelque cas de poliomyélite. Nous avons constaté que les enfants atteints de ces maladies émergentes n’étaient pas vaccinés», a- t-il signalé et il n’écarte pas l’apparition une épidémie de rougeole dans les prochains mois.
Il lance un appel aux parents afin de procéder au rattrapage vaccinal pour leurs enfants. « Rien n’est perdu des vaccins déjà inoculés, mais il est important de compléter avec les vaccins manquants et vacciner ceux qui ne le sont pas. Ce qui permettra d’épargner les enfants de ces maladies. Nos enfants sont en dangers », a- t-il alerter et appelle à la vigilance. Il a précisé que les centres de vaccination disposent des schémas nécessaires pour assurer ce rattrapage vaccinal.
Le risque d’apparition d’une épidémie de rougeole s’explique selon lui, par le faible taux de vaccination. « Pour protéger la population de cette maladie, il faut avoir un taux de vaccination avoisinant les 95% alors que nous sommes à 62%. Le taux est très faible et nous ne sommes pas à l’abri d’une flambée du nombre de cas de rougeole dans les semaines et mois à venir. Il en est de même pour la diphtérie », a insisté le Pr Djenouhat en soulignant qu’actuellement « nous enregistrons plus 100 cas de diphtérie ».
Pour ce qui est de la poliomyélite, il estime que « si un seul cas est enregistré, on considère que c‘est une épidémie », en se référant à la définition de l’OMS à ce propos.
Djamila Kourta
