L’Institut National de Santé Publique (INSP) a organisé, ce mardi, une journée d’information sur le cancer du sein, à l’occasion d’Octobre Rose, pour sensibiliser les professionnels de la santé sur l’importance de la prévention et le dépistage précoce de cette maladie.
Considéré comme le premier cancer touchant à la femme, le cancer du sein représente un réel problème de santé publique. La prévention et le dépistage précoce ont été au cœur des discussions des professionnels de la santé lors de cette journée.
Le professeur Bendib Salah-Eddine, ancien doyen de la faculté de médecine, professeur au CPMC, et expert en radiologie, a insisté sur le diagnostic précoce avant le dépistage.
Un dépistage organisé serait l’idéal pour éviter les « faux négatifs / positifs ». Le respect des protocoles permettrait, selon lui, d’évaluer l’impact du cancer de sein et de réduire la mortalité.
Le Professeur S. Bendib a proposé des solutions pour une meilleure organisation du dépistage telles la mise en place de structures de pilotage locales identifiées, la conformité des équipements d’imageries, l’accréditation du personnel en charge du dépistage, et un réseau de prise en charge identifié.
Le rôle du médecin généraliste a été souligné dans l’orientation des patientes ainsi que celui des associations dans la prise en charge psychosociale et la prévention.
De son côté, Nadia Guessaibia, professeur en génétique, a abordé l’importance de la nutrition dans la prévention du cancer du sein et présenté l’épigénétique, qui permet de détecter les cellules cancéreuses avant même l’évolution du cancer grâce au dépistage moléculaire.
Un lien entre la vitamine D et le cancer du sein
La vitamine D aurait un lien avec le cancer du sein, selon des études récentes, a indiqué docteur N. Laouche dans son exposé. Selon ces études, qui ont été réalisées un peu partout dans le monde, il existerait un lien étroit entre les carences en vitamines D et l’évolution du cancer du sein. L’intervenante a cité trois enquêtes réalisées en Algérie.
La première enquête révèle un lien entre « la carence en vitamine D et la résistance à l’insuline et le cancer du sein chez les femmes algériennes préménopausées en surpoids ou obèses ».
La deuxième enquête, réalisée dans la wilaya d’Oran, révèle « la présence de carence en vitamine D chez les patientes atteintes du cancer du sein au moment du diagnostic ».
Enfin, la troisième enquête, réalisée à Alger, indique que « les patientes atteintes du cancer du sein présentent des niveaux de vitamine D inférieurs à ceux des contrôles sans pathologie tumorale, et le niveau de la vitamine D était beaucoup plus bas chez les femmes atteintes un stade avancé de cancer par rapport à celles aux stades initiaux ».
Bien que ces études n’aient pas établi un lien de cause à effet, ces résultats devraient alerter les professionnels de la santé, estime Dr. Louche.
Y. Baïr