Boucle fermée, capteur de glycémie, nouvelles thérapeutiques constituent aujourd’hui les principaux leviers dans l’amélioration de la prise en charge du diabète.
Réunis durant trois jours à l’occasion des 15émes journées de diabétologie de l’EHU d’Oran, organisée en collaboration avec la société francophone du diabète du 1 au 3 février, des experts algériens et étrangers diabétologues et endocrinologues ont fait passer en revue toutes les nouveautés internationales liées au diagnostic et au traitement du diabète et ses complications.
Des avancées considérables qui nécessitent une actualisation des connaissances et une meilleure compréhension pour un accompagnement efficace des patients dans leurs traitements afin de prévenir et éviter les complications rénales oculaire et cardiaque.
Les avancées de la boucle fermée ont été mises en avant par le président de la société francophone du diabète le Pr Eric Ranard de Montpelier. « La boucle fermée permet une amélioration du contrôle glycémique chez l’enfant, l’adolescent et l’adulte », a-t-il expliqué en soulignant qu’elle assure des résultats durables en vie courante tout en permettant une amélioration du développement neurologique et cognitif de l’adolescent atteint de diabète type1.
Pour le Pr Eric Renard, la boucle fermée présente un rapport coût/efficacité positif mais nécessite la participation active de l’utilisateur et un accompagnement professionnel expert pour l’initiation et le suivi.
« La mesure continue du glucose s’impose aujourd’hui, comme le standard dans la prise en charge du diabète et le capteur de glycémie remplace le concept de l’HbA1c », a souligné le Pr Serge Halimi, spécialiste en nutrition, diabétologie et endocrinologie de l’université des sciences médicales à Grenoble en faisant référence aux résultats satisfaisants d’une récente étude portant sur la boucle fermée et ramadhan.
Outre cette innovation technologique, le Pr Halimi a mis en avant toutes les thérapeutiques de différentes classes utilisées pour le traitement du diabète dont certaines molécules aux effets réducteurs des complications cardiaques et rénales notamment les SGLT2. Il a également fait référence aux nouveaux traitements contre l’obésité tout en mettant en garde contre les effets indésirables et leur mésusage.
Les maladies rénales du sujet diabétique constituent un problème mondial et la néphropathie diabétique est la première cause de la maladie rénale chronique. “Elle représente 20 à 40% dans tous stades confondus », a souligné le Pr Serge Halimi qui a présenté l’épidémiologie de la néphropathie diabétique dans le diabète de type2.
La place de la biopsie et recours au néphrologue a été recommandée avant que la dialyse ne soit urgente et « la ponction biopsie rénale peut être effectuée lorsqu’elle peut faire déboucher sur un diagnostic qui aura des implications thérapeutiques », a précisé le Pr Vincent Rigalleau, spécialiste en nutrition et diabétologue au CHU de Bordeaux. Il a précisé qu’« un tiers des patients diabétiques présentent un risque de développer une néphropathie diabétique » en soulignant l’importance d’optimiser l’équilibre glycémique, normaliser la pression artérielle, lutter contre les autres facteurs de risque. Les conséquences de la stéatose hépatique ont été également évoquées tout en mettant en relief l’importance du diagnostic précoce et la prise en charge.
Toutes ces avancées et innovations technologique mises en lumière, lors des 15eme journée de diabétologie, et qui offrent une meilleure qualité de vie et une autonomie des patients méritent d’être acquises et accessibles pour les patients diabétiques algériens.
Djamila Kourta