Et si acheter son pain quotidien pouvait mettre la santé en danger ? C’est la problématique soulevée par l’Organisation algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement (APOCE), qui alerte sur une pratique répandue dans de nombreux commerces : la manipulation simultanée d’aliments et d’argent liquide.
Une pratique courante aux conséquences sanitaires graves
Dans de nombreuses boulangeries et commerces, il est fréquent de voir des vendeurs toucher à mains nues le pain, les gâteaux ou d’autres aliments, avant de recevoir immédiatement les billets de banque. L’absence de gants, de pinces ou de mesures d’hygiène de base expose les consommateurs à des risques d’infections et de maladies.
Selon l’organisation, ce comportement constitue une véritable menace sanitaire, puisqu’il favorise la transmission de microbes et de bactéries. Elle invite les consommateurs à rester vigilants, à boycotter les commerces non conformes et à signaler toute infraction aux autorités compétentes.
L’argent liquide, un vecteur de microbes et de maladies
Pour Hadjer Bourhail, membre du bureau de l’organisation à Annaba, les études scientifiques sont claires : les billets de banque figurent parmi les principaux supports de bactéries et de micro-organismes pathogènes. Leur contact direct avec des denrées alimentaires augmente considérablement le risque de contamination.
Elle rappelle que les commerçants ont une responsabilité légale et sanitaire : ils doivent garantir la propreté des produits mis en vente. Les services de contrôle disposent, de leur côté, du droit d’infliger des sanctions sévères, puisque la loi considère ces pratiques comme des infractions commerciales et des manquements graves aux règles de sécurité alimentaire.
Prévention : gestes simples pour protéger sa santé
L’Organisation algérienne de protection du consommateur insiste sur le fait que la santé des citoyens passe par une prise de conscience collective.
Elle recommande aux consommateurs de choisir les commerces respectant strictement les règles d’hygiène, de signaler tout manquement aux autorités et d’éviter d’acheter des produits alimentaires manipulés directement après contact avec l’argent.
Quant aux commerçants, ils sont appelés à adopter de bonnes pratiques d’hygiène : port de gants, utilisation de pinces, séparation claire entre manipulation des aliments et encaissement.
Si certains recourent à des sachets plastiques pour emballer le pain, cette mesure reste insuffisante et ne résout pas le problème de fond. L’organisation insiste sur la nécessité d’un renforcement des contrôles sanitaires et de solutions durables afin de préserver la santé des consommateurs.
L’enjeu dépasse la simple question d’hygiène : il s’agit d’une problématique de santé publique qui appelle une prise de conscience collective. Protéger les citoyens passe par des gestes simples, une vigilance quotidienne et des contrôles renforcés.
RANIA N.
