L’incidence des cancers du sein in situ chez les jeunes femmes de moins 40 ans est en nette augmentation dans notre pays. Elle est passé de 2% à 20% grâce aux progrès de l’imagerie médicale a souligné le Pr Mohsen Boubnider, chef de service de sénologie au CPMC et président de la société algérienne de sénologie et de la pathologie mammaire.
Dans une étude étalée sur 15 ans, réalisée au niveau de son service au centre Pierre et MArie Curie et présentée, lors de la première journée nationale consacrée au carcinome infra clinique dans le cancer du sein, il a été montré que “cette forme de cancer représente 20% des tumeurs malignes alors qu’il ne représentait que 5% il y a 20 ans », a noté le Pr Boubnider.
Basés sur un échantillon représentatif de 365 cas dont l’âge moyen est de 48 ans, les résultats de l’étude rétrospective en partie et descriptive ont révélé que le mode de révélation de ce cancer est plus souvent clinique, symptomatique puis vient le dépistage individuel. « Le diagnostic est posé à 80% au plan histologique et il reste 20% de ces lésions qui sont sous diagnostiquées », a expliqué le Pr Boubnider qui a appeler à améliorer le dépistage pour un diagnostic précoce. Il a souligné que les patientes diagnostiqués précocémment peuvent bénéficier d’un traitement conservateur. Lequel n’est malheuresement effectué que chez 15% des patientes selon la même étude. Un pourcentage qui a connu ,tout de même, une évolution de 10 à 30% de 2010 à 2017, a -t-il encore expliqué.
Étant des femmes jeunes, le traitement chirurgical du cancer du sein doit être suivi, selon le Pr Boubnider, d’une reconstruction immédiate. « 20% seulement des patientes opérées ont pu bénéficier d’une reconstruction mammaire » a – t-il lancé tout en appelant à faire un effort dans ce domaine d’autant que « 85% des patients subissent une mastectomie. Un taux avoisinant ceux des pays occidentaux, il y’ a trente, contre 15% chez qui on effectue une tumorectomie ». Cette forme de cancer qui est l’apanage de la femme jeune, mérite une attention particulière a insisté le Pr Boublider et de rappeler l’importance du dépistage et le diagnostic précoce. Il fait savoir que « le dépistage individuel ne suffit pas » pour diagnostiquer ces lésions.
Pour Pr Esma Kerboua, oncologue au service d’oncologie au CPMC, ce carcinome in situ est souvent de « bon pronostic », lorsqu’il est diagnostiqué précocémment. « Le traitement chirurgicale est parfois suffisant pour les patientes dont la survie à 5 ans et à 10 ans est estimée à 90%. Ce qui permet également d’ éviter les traitements lourds notamment la chimiothérapie, l’hormonothérapie et la thérapie ciblée », a- t-elle expliqué en insistant sur le suivi actif de ces patientes.
Djamila Kourta