Plus de 50% des utilisateurs des drogues injectables sont atteints de l’hépatite C, selon les spécialistes
La consommation des drogues par voie injectable prend de plus en plus d’ampleur chez les jeunes algériens. Une méthode dangereuse et inquiétante favorisant la transmission des infections virales, à leur tête l’hépatite C. « Dans la file d’attente des personnes suivies au niveau de notre centre, 30% présentent un problème d’addiction aux opiacés, 50% parmi ces dernières présentent un sérodiagnostic d’hépatite C positif », a indiqué le Pr. Bourbon, chef de service d psychiatrie à l’EHS Frantz Fanon à Blida à TDMsanteInov, en marge d’une session de formation au profit des journalistes organisée par les laboratoires Beker. Ces chiffres concernent les résultats des tests rapides sur un échantillon de 410 personnes, composé essentiellement de jeunes. “La majorité d’entre eux sont des consommateurs d’héroïne et de cocaïne par voie injectable“, précise le Pr. Bourbon. Un nouveau fléau est apparu dernièrement parmi la population des consommateus de drogues dures par voie injectable. Il s’agit de la réutilisaion des seringues. Une méthode très dangereuse, qui consiste à s’injecter de la cocaïne ou de l’héroïne par voie intraveineuse. La même seringue est préremplie de sang et réutilisée par plusieurs consommateurs . Cette tendance est appelée « Flexy » chez les consommateurs, un terme qui désigne dans le langage de la téléphonie mobile l’envoie de forfait d’un numéro à un autre pour recharger la carte téléphonique. « Actuellement, il y a un rush sur la consommation de la cocaïne par voie injectable », s’inquiète le Pr. Bourbon. « Les conditions ne sont pas respectées jnotamment l’utlisation de seringue, source de la contamination par l’hépatite C et autres maladies infectieuses VIH/ Sida, syphillis ainsi que d’autres germes. Il y a également une augmentation du nombre d’ endocardite infectieuse, et des états de septicémie.Il serait souhaitable d’avoir une dispensations des seringues au niveau des officines», explique-t-il. En effet, les résultats d’autres tests qui ont été réalisés dans l’un des centres d’Addictologie sont préoccupants : sur un échantillon de 100 cas addicts aux opiacés 54%, d’entre eux, présentent une infection par l’hépatite C, 33% par l’hépatite B, 12% par la septicémie, 5% par le VIH, et 1% par la Syphilis. Le Pr. Bourbon s’inquiète de l’ampleur que prend le phénomène, surtout que les consommateurs tardent à consulter. « Ils ne viennent qu’après que le processus d’addiction se soit cristallisé, et qu’ils ont déjà accumulé des dommages sanitaires, psychologiques, et sociaux importants », regrette-t-il. La consommation de ces drogues entraîne un risque accru d’infections, et un diagnostic précoce permettrait une meilleure prise en charge par les services de santé publique, tout en contribuant à éviter leur propagation. Yamina Baïr