L’Algérie accueille le premier congrès arabe sur les maladies respiratoires, organisé conjointement avec le 2ᵉ congrès de la Société algérienne de pneumophtisiologie (SAPP). Un événement majeur qui place le pays au cœur des enjeux respiratoires dans un contexte de pollution, de tabagisme et de changement climatique.
Moment fort du congrès : l’Algérie assume désormais la présidence officielle de la Ligue arabe des pneumologues. Le Pr Merzak Gharnaout, président de la SAPP, a été élu à la tête de cette structure scientifique régionale.
Selon lui, cette nomination ouvre la voie à une meilleure coordination entre les pays arabes pour harmoniser les pratiques, améliorer la prise en charge des maladies respiratoires et renforcer la recherche collaborative.
Pollution, climat, tabac : des risques en hausse pour les poumons
Organisé sous le thème principal «L’environnement et les poumons», ce congrès a permis aux experts d’aborder trois problématiques majeures et étroitement liées.
La première est l’impact du changement climatique, qui a pour conséquence d’aggraver l’incidence des maladies respiratoires, notamment par une recrudescence notable des allergies, de l’asthme et des maladies obstructives.
La deuxième problématique soulevée est celle du tabagisme, qu’il soit classique ou électronique, dont le taux est en augmentation dans plusieurs pays arabes. À cet égard, le Dr Mohamed Hassan Al Tarawneh, secrétaire général de la Ligue, a rappelé que le taux de tabagisme masculin dans le monde arabe atteint 38 %.
Enfin, le congrès s’est concentré sur la santé professionnelle, notamment en Algérie, où les secteurs agricole et industriel sont particulièrement touchés par des maladies respiratoires causées par l’exposition aux poussières, aux solvants et aux polluants industriels. Au-delà de ces enjeux, les discussions ont également mis en lumière le rôle croissant et prometteur de l’intelligence artificielle comme outil de dépistage précoce et de diagnostic.
Une participation scientifique internationale inédite
Le congrès a bénéficié d’une participation internationale notable, réunissant des représentants de plusieurs organisations majeures de pneumologie, notamment la Société Américaine de Pneumologie, la Société Européenne, la Société Méditerranéenne et la Société Africaine, en plus d’une délégation jordanienne.
Cette riche diversité a été essentielle pour garantir des échanges scientifiques de haut niveau et pour développer une vision globale et complète des défis respiratoires actuels.
Vers des protocoles unifiés et une recherche arabe structurée
À l’issue du congrès, plusieurs décisions importantes ont été prises afin de renforcer la coopération régionale. Celles-ci incluent la création d’une revue arabe indexée spécifiquement dédiée aux maladies respiratoires, l’élaboration de protocoles médicaux unifiés pour les pays de la région, et le lancement de projets de recherche interarabes.
De plus, le congrès a été marqué par la signature de deux conventions entre la Société Algérienne de Pneumologie et la Société Méditerranéenne.
L’ensemble de ces recommandations sera prochainement soumis au Conseil Arabe des Ministres de la Santé dans le but d’améliorer la prévention, le dépistage et la prise en charge des maladies respiratoires dans l’ensemble du monde arabe.
Rania N.
