Près de 50 000 enfants de moins de 15 ans vivent aujourd’hui avec un diabète en Algérie, selon les données consolidées du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale. Publiées en septembre dernier, ces statistiques rapportent que 40 843 enfants sont actuellement pris en charge par la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) pour cette maladie chronique.
Ces chiffres ont été présentés par le ministre de la Santé, Pr Mohamed Seddik Aït Messaoudène, en réponse à une question parlementaire du député Azzedine Zahouf sur le diabète pédiatrique et les troubles du spectre autistique.
Une incidence en hausse constante
Selon une étude de l’Institut national de santé publique portant sur la période 2010-2020, l’incidence du diabète chez les moins de 15 ans atteint 26,2 cas pour 100 000 enfants, soit environ 3 400 nouveaux cas chaque année.
Un niveau qui place l’Algérie parmi les dix pays les plus touchés au monde, sur les 211 États évalués par la Fédération internationale du diabète. Le nombre total de jeunes patients est aujourd’hui estimé à près de 50 000, ce qui appelle à une vigilance sanitaire renforcée.
Prise en charge : renforcement des moyens humains et matériels
Face à cette progression préoccupante, le ministère de la Santé a déployé plusieurs mesures visant à améliorer la prise en charge du diabète infantile. Ces actions portent notamment sur la disponibilité continue des médicaments et des consommables essentiels, ainsi que sur la mobilisation de 382 spécialistes, dont des pédiatres, des diabétologues et des praticiens titulaires du certificat d’études médicales spécialisées en traitement du diabète.
Dans le même cadre, des campagnes de dépistage précoce sont organisées régulièrement au sein des établissements de santé, des écoles et des espaces publics afin d’identifier les cas à un stade avancé et de prévenir les complications.
Parallèlement, des sessions de formation sont dispensées aux équipes médicales, avec un accent particulier sur l’éducation thérapeutique, élément clé pour accompagner l’enfant diabétique et sa famille dans la gestion quotidienne de la maladie.
Ces efforts commencent à produire des résultats tangibles. En effet, le taux de prévalence de l’acidocétose, l’une des complications les plus graves du diabète chez l’enfant, a chuté de 78 % à 12 % en l’espace de huit ans, témoignant de l’efficacité des stratégies mises en place
Prévention : un virage éducatif dans les écoles
Le volet préventif constitue un axe majeur de la stratégie nationale. Une leçon modèle sur la nutrition équilibrée a ainsi été introduite dans les établissements scolaires afin de sensibiliser les élèves aux bonnes habitudes alimentaires dès le plus jeune âge.
La CNAS participe également largement à cet effort en assurant le remboursement à 100 % des médicaments via la carte Chifa, sans avance de frais.
Vers la généralisation des capteurs de glucose sans piqûre
Le ministre a enfin annoncé que l’Algérie étudie la possibilité d’introduire, pour les enfants, les capteurs de glucose sans prélèvement capillaire, qui permettent un suivi continu sans piqûres. Cette option fait actuellement l’objet d’une étude multisectorielle afin d’en analyser les implications financières, techniques et organisationnelles.
Rania N.
