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Lutte contre le diabète: Pr Zekri appelle à une mobilisation collective

Lutte contre le diabète: Pr Zekri appelle à une mobilisation collective

A la veille de la célébration de la journée mondiale du diabète célébrée le 14 novembre, le Pr Samia Zekri, spécialiste en médecine interne et experte en diabétologie auprès du ministère de la Santé, tire la sonnette d’alarme et appelle à une prise de conscience collective lors de son passage sur les ondes de la radio chaine III.

Entre responsabilités familiales, industrielles et publiques, la lutte contre le diabète exige une mobilisation nationale a rappelé Pr Samia Zekri en soulignant que pendant les premières années post-indépendance, l’Algérie avait fait du sucre un allié contre la malnutrition. «Les taux de sucre atteignaient 160 grammes par kilo ou par litre»,

Mais aujourd’hui, cet héritage pèse lourd sur la santé publique. Malgré la réduction officielle à 110 grammes, les boissons et produits sucrés restent omniprésents”, a t-elle signalé.

Le ministère de la Santé a pourtant pris des mesures. «Un comité multisectoriel a été mis en place par décret présidentiel pour réduire la quantité de sucre dans les aliments», explique-t-elle. Mais les industriels, craignant un impact sur leurs ventes, ont trouvé une parade : remplacer le sucre par des édulcorants.

Les édulcorants : un faux allié du bien-être

«Aujourd’hui, on sait que certains édulcorants sont cancérigènes», avertit la spécialiste. Au-delà du risque sanitaire, ils entretiennent une addiction au goût sucré, empêchant les consommateurs de modifier durablement leurs habitudes.

Pour le Pr Zekri, la solution passe par une approche progressive : «Il faut aider les gens à réduire petit à petit leur consommation de sucre sans la supprimer totalement. L’idéal est de privilégier les sucres lents et d’éviter au maximum les sucres rapides.»

Les « trois blancs » dans le collimateur : sucre, sel et graisse

Le sucre n’est pas le seul coupable. «On ne chasse pas uniquement le sucre», précise-t-elle. «Il faut aussi réduire le sel et la graisse, les “trois blancs” responsables du surpoids et des déséquilibres métaboliques.»

Une consommation excessive de ces trois éléments favorise le diabète, les maladies cardiovasculaires et d’autres affections chroniques de plus en plus fréquentes en Algérie.

Prévenir pour éviter le pire

Les conséquences du diabète sont graves et souvent irréversibles. «C’est la première cause de cécité dans le monde, la première cause d’amputations non traumatiques et la première cause de dialyse», souligne le Pr Zekri.

Face à ces chiffres alarmants, elle plaide pour une prévention active, reposant sur le dépistage précoce, l’éducation thérapeutique et un accompagnement global des patients. Une lutte qui concerne tous les Algériens

Pour la spécialiste, la réussite de ce combat repose sur l’unité nationale. «Nous devons nous unir, vous et nous, le monde médical, les psychologues, les paramédicaux, tout le monde doit s’engager», insiste-t-elle.

Symbole de cet engagement, le “badge de l’unité contre le diabète” que la professeure arbore rappelle que cette maladie n’est pas une fatalité. Avec une alimentation équilibrée, une activité physique régulière et une réduction durable du sucre, l’Algérie peut espérer inverser la tendance et protéger les générations futures.

Rania N.

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